SAINT-ELOI
SAINT-ELOI
Pour la localisation voir "la carte de l'eau"
Histoire du lavage : techniques & outils
Les buées d’autrefois se déroulant en plusieurs étapes et techniques nécessitaient au delà de la brosse et du savon des outils adaptés.
Pour la première étape du trempage de grands baquets de bois étaient utilisés.
Deuxième étape : le linge était lessivé dans ces mêmes baquets ou d'autres cuves, recouvert d'une toile sur laquelle on pratiquait le coulage, c'est-à-dire le versement d’eau bouillante sur une épaisse couche de cendres dont le carbonate de potasse constitue un excellent agent nettoyant. Le coulage se faisait à l’aide d’un vide-buée, petit récipient cylindrique muni d’un long manche permettant de transvaser l’eau bouillante du chaudron.
Venait ensuite l’étape de l’azurage qui consistait à plonger le linge dans un baquet contenant quelques boules de bleu (poudre à base d’indigo) pour rendre le linge plus blanc. Ce bleu extrait du lapis-lazuli, coûtait fort cher, mais était particulièrement efficace.
Troisième étape : les lavandières tordaient, pliaient et battaient le linge mis en boule sur la planche à laver à l’aide d’un battoir en bois pour en faire sortir l’eau En général une solide barre de bois horizontale permettait de stocker le linge essoré avant le retour vers le lieu de séchage.
Pour réaliser une partie de ces opérations les femmes étaient à genoux au bord de l’eau dans une sorte de bac en bois , le "garde genoux », qu’elles appelaient « leur caisse » garnie intérieurement de paille ou de morceaux de tissus .
Bien sûr la brouette trouvait une place de choix dans les outils indispensables à toute bonne lavandière pour transporter le linge et ustensiles jusqu’au lavoir mais aussi effectuer le trajet de retour parfois bien pénible.
De mémoire de lavandière
Récit de Jeanne
Jeanne est arrivée à Roscanvel en 1958 comme saisonnière au café de la Maison Blanche à Roscanvel. Elle avait 16 ans.
Cet établissement proposait aussi des chambres et Jeanne a dû s’occuper du lavage des draps.
Plusieurs étapes étaient nécessaires :
- tout d’abord, les taches étaient savonnées à la maison,
- ensuite, le linge était mis à bouillir dans une lessiveuse. Un vieux drap était posé au fond, les pans remontés le long des parois de la lessiveuse et rabattus sur le linge savonné. Le plus souvent, ceux ou plutôt celles qui le pouvaient, effectuaient cette étape chez elles. Les autres apportaient la lessiveuse au lavoir et l’opération se déroulait sur place.
- le linge était à nouveau frotté dans le grand bassin du lavoir comme c’était le cas au Penker où Jeanne se rendait. Pour cela, la lavandière s’installait à genoux dans sa caisse posée en retrait de la margelle et frottait à la brosse.
- pour finir, le linge était rincé dans le petit bassin situé en amont du grand, essoré et transporté à la maison pour le séchage.