LAVOIR DE TREVARGUEN

Pour la localisation voir "la carte de l'eau"

Lieu de rencontres, où la parole est libre, on y échange les dernières nouvelles du village, voire même de la région.

Les femmes activant leurs bras, tout autant que leurs langues, les bavardages et les ragots y vont bon train, les petits secrets de famille s’y révèlent. C’est l’endroit où l’on tape autant de la goule que sur le linge, ce qui est confirmé par une inscription à la peinture rouge encore visible à la fin des années 1990 sous le lavoir de Contres-en Vairais (72110) : “ici, on lave le linge et on salit le monde”.

Des conflits surgissent parfois, suite au non-respect de certaines règles : un espace minimal de 80 centimètres entre chaque laveuse, la position privilégiée près de l’arrivée d’eau, l’heure d’arrivée au lavoir…. Les plus courageuses arrivent de bonne heure. Quand des disputes arrivent, elles peuvent facilement dégénérer et le battoir trouve alors un autre usage que celui de battre le linge, mais le garde-champêtre veille pour faire respecter le bon ordre au nom du maire.

Malgré certains accrochages, le lavoir est aussi un lieu de solidarité entre les femmes (tordre un drap à deux pour l’essorage, casser la glace et servir un bouillon ou du vin chaud en hiver).

Enfin, même le linge est le témoin des différences sociales : les serviettes fines et brodées des notables (médecins, notaires…) lavées par des lavandières n’ont rien à voir avec les toiles grossières des simples laveuses. Pouvoir utiliser les services d’une lavandières est signe d’ascension sociale.